Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/135

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belle jeunesse. J’ai résisté au printemps de mes seize ans. Je ne résisterai pas à celui de mes dix-sept ans, et je jure Dieu que le mois de mai ne se passera pas sans que…[1]

… Oh ! la première nuit et la première femme !


Rouen, 25 décembre 87, 1 heure du matin,
de mon lit.

Socialisme.

Ce soir, j’ai beaucoup causé avec Jacques, et de choses sérieuses. Il est de mon avis sur presque tout : 1° Il est fou de la Damnation et a pitié du Faust de Gounod. 2° Il est enthousiaste des Travailleurs de la Mer et des Misérables. 3° Il est ferryste, etc., etc… Mais il n’aime pas Musset (ceci, je le comprends encore), et il hait et il méprise les socialistes.

Voilà comment nous avons parlé politique. Nous venions de lire du Heine dans mon petit volume rouge, et nous parlions Victor Hugo. Jacques émettait l’opinion si répandue et si absurde qu’Hugo aurait dû mourir vingt ans plus tôt… « En outre, ajoutait-il, dans les dernières années de sa vie on lui a prêté des idées socialistes, qu’il n’a jamais eues. — Ah ! pardon ! Hugo était bien socialiste, et c’est une raison de plus pour l’ad-

  1. Eh bien, le mois de mai s’est tout de même passé sans que…