Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/146

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un peu plus bas que le bout du menton. À un certain moment, T… était assise, seule dans la salle à manger ; elle me parlait, et, comme naturellement elle me disait du mal de quelqu’un, je me penchais l’oreille sur sa bouche, et dans cette position… piquante, je plongeais sur un tas de choses merveilleuses[1]. Ce n’est certainement pas à ce moment que j’aurais débiné les robes décolletées. Ce n’est pas non plus à six heures et demie, quand, après avoir ôté mes gants, j’ai aidé T… à mettre sa sortie de bal, en mettant le bout de mes doigts dans la manche et en lui frôlant le bras, du poignet à l’épaule.



Dimanche, 1er janvier.

Soleil superbe. Froid de loup. Jour beau comme la gloire, froid comme le tombeau.

Je vais à la messe et je m’y enrhume.

Je quitte Dizy à trois heures.

Je vais à Épernay en passant sur la plaine où l’on patine. J’avais reçu la veille, de Georges pour T…, un bracelet d’argent à trente-six cercles. Je le lui donne. Elle le trouve très joli mais trop grand.

  1. Tout cela est idiot, mais il est inutile d’insister sur la niaiserie de tout ce journal. Si je le relisais d’un bout à l’autre, j’y trouverais encore des centaines de notes utiles, et cela suffit bien. Déc. 97.