Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/191

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velle salle des Portraits, arrangée d’une manière stupide dans une salle toute en hauteur et très mal éclairée. J’ai pu admirer ailleurs, heureusement, la superbe Victoire, les Prud’hons, tous charmants, et les Davids, tous ennuyeux.

Vers trois heures et demie, été aux aquarelles de Volney. Rien de curieux. Au bout de dix minutes j’étais dehors et je me dirigeais vers les Aquarellistes de la rue de Sèze, où il y a des choses charmantes. Entre autres : deux superbes aquarelles de Besnard, dont une « nuit » qui souffle dans sa main pour en faire jaillir toutes les étoiles qui illuminent une à une le ciel ; quelques choses charmantes de Madeleine Lemaire ; quelques choses bêtasses de Dubufe fils ; quelques choses spirituelles de Boutet de Monvel (le Renard et la Cigogne) ; quelques choses bien troussées de X… ; et beaucoup de choses banales d’Adrien Marie.

J’ai une composition en histoire à préparer pour demain, mais j’ai des clous qui me donnent mal à la tête et je ne fais pas grand’chose.

Je ne fais rien depuis quelque temps, du reste ; je suis entiché de poésie, je ne fais plus que des vers. J’ai même essayé hier un peu de musique : j’ai commencé une marche funèbre.

Où tout cela me conduira-t-il ? Je n’en sais rien.

Deviendrai-je célèbre plus tard ? Je n’ose y penser.

Mais j’ai confiance. Fiat voluntas mea !