Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mercredi 28 mars — 4 h. 1/4, de mon lit.

Décidément, j’avais quelque chose, je le sentais bien : hier soir, en me déshabillant, j’ai vu ma poitrine couverte de petites vésicules comme celles que j’avais à l’aine dès la veille. Lucie, qui dînait avec nous revenant de Dizy, m’a dit que c’était la varicelle. Landouzy est venu, appelé par Georges, il y a un quart d’heure : Lucie avait raison.

Je dois rester au lit aujourd’hui et demain, me lever vendredi et partir pour Dizy dimanche ou lundi.

Quelle scie d’avoir ça juste pendant les vacances !

Enfin ! J’avais peur que ce ne fût la petite vérole vraie, et c’est une chic idée qu’elle a eue d’être volante.


29 mars.

Il faut apprendre le latin pour lire Lucrèce et Virgile. Il faut apprendre l’allemand pour lire Gœthe et Heine. Il faut apprendre l’italien pour lire Dante et Pétrarque[1].

Mais il faut apprendre le grec, le français et l’anglais pour lire tout, et c’est en cela que ces trois langues sont si supérieures aux autres[2].

  1. Et Léopardi (89).
  2. Eh bien, et l’espagnol ! 97.