Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/249

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un singe abracadabrant montre ces paroles en lettres de feu :

ICY
ON PRÉDIT
L’AVENIR.

Plus loin, une boutique basse, sombre, exiguë, recèle les mille poisons d’un apothicaire, dont la seringue se gondole au-dessus de l’huis, et tout à côté, un expert et docte perruquier frise et lustre des perruques blondes, rousses, fauves, blanches, crème, rougeâtres… Et dire que maintenant les femmes n’aiment plus que les ténors italiens ! Mlles de Mailly avaient meilleur goût.

Une ruelle vous mène à un square de l’époque, régulier et compassé, et tout au fond un pavillon loge la Brasserie des Bons-Enfants. Si le pavillon est Louis XVI, les p’tites femmes sont crânement 88. Ça détonne.

… et tout au fond, « immense et sombre », la Bastille !

« Effroyable prison !…

  … C’est ici que les pas sont tremblants
Et que les cheveux noirs deviennent cheveux blancs.

« Ça, la Bastille ?

— Oui.

— Allons donc ! une réduction, un raccourci de Bastille, un joujou, un sujet de cheminée !