Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/254

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tecture d’Hugo, avec quoi est-ce dessiné, ou peint, ou raclé ? Mystère. Quels sont ses procédés ? Des procédés inventés par lui. De qui s’inspire-t-il ? De lui.

Ainsi, voilà un homme qui invente. Jamais personne n’avait rien fait de semblable avant lui. Il ne perfectionne pas, il invente ! Et il invente tout, non seulement le procédé, mais l’art lui-même, puisqu’il n’a rien appris, et que, tous ces chefs-d’œuvre, il les fait hors de toute communication avec les hommes, loin de tout musée, seul avec l’Océan.

Et ne sachant rien, inventant tout, il arrive au sublime !!

Cela est aussi mystérieux que tous les mystères du christianisme. Aussi inexplicable, à coup sûr, que l’Ascension, la Résurrection, tout ce qu’on voudra.

Enfin, l’esprit humain n’invente pas. J’en reviens toujours là ; on imite. Lui n’imite pas. Il fonde un art nouveau, sans rien savoir de ceux qui existent.

Or, tous les arts à leurs débuts sont naïfs, gauches, bêtas. Le sien est sublime d’envolée !

Parlez-moi de Lazare, après ça !

Aussi bien, Hugo, c’est Dieu. Je l’ai dit depuis longtemps.

Dernière incarnation de Vishnou.

Amiel l’a dit, mais en riant, et, moi je prends son