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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/258

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numéro doré, comme on vole un bouquet fané ou une boucle de cheveux.

Oh ! les reliques ! Ça ne se discute pas.

« La France, c’est le monde. Paris c’est la France. Hugo, c’est Paris. Peuples, prosternez-vous ! »

Oh ! quelle joie que cet homme-là soit Français !

Victor Hugo kiff kiff Bon Dieu.


Lundi, 14 mai 88, 5 h. 1/2.

Hier matin, j’ai achevé Pêcheur d’Islande.

Quel esprit charmant que Pierre Loti, et quelle puissance d’émotion il y a dans cette âme de femme ! Quelle science d’observation, sous cette grâce ingénue de style :


De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein.
Vous avez de l’Aurore et le front et la main,
Mais vous avez le cœur d’une fière lionne.

(Ronsard.)

Où trouvera-t-on, je le demande (ailleurs que dans les Misérables) chez Daudet, chez Mérimée, chez Zola, chez qui l’on voudra, trente pages comme les trente dernières de Pêcheur d’Islande, ou même comme le récit de la dernière journée de Loti chez Rarahu ? Comme c’est vrai, comme c’est vivant, comme le cœur vous fond en lisant