Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/342

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Qui donc surtout le premier, saura rythmer un chant si juste, que le compositeur n’ait plus qu’à le transcrire et à l’orchestrer, comme en sous-ordre ; fera des poèmes si définitifs que la musique sur chacun des chants n’ait plus qu’une apparence d’accompagnement servile et discret, et que l’œuvre puisse dûment, et orgueilleusement s’intituler drame lyrique, avec musique de scène ?

Et ce soir, vingt-quatre heures après, comme je revenais transi dans mon long manteau sur une impériale de tramway, la tête encore souillée des inepties que je venais d’entendre dans une réunion de la Plume, — le sujet (car c’est toujours le sujet, quand il se lève) s’est levé.

J’écrirai le poème de Phèdre, pour Reyer et pour Rose Caron. Le rôle d’Aricie, qui est non seulement inutile, mais nuisible, puisqu’il rend Hippolyte ridicule, sera supprimé ; je rétablirai dans sa hauteur le héros vierge d’Euripide.

Et la rivale de Phèdre, que je ferai chanter et paraître, ce sera Diane. De là, un second acte merveilleux devant le temple, avec grande figuration, prêtres, etc., pour poser le caractère. Puis, second acte où Phèdre paraît comme il sied, et la grande scène qui sera unique de beauté. Troisième acte, rentrée de Thésée, motif de marche, chant de triomphe, etc. Puis toutes les scènes dramatiques, apparitions de Diane, lutte d’Hip-