qu’un pareil costume n’était pas de mise dans un festin où devaient paraître des danseuses à gages semblablement dévêtues. Bacchis ne laissa pas voir qu’elle remarquait cette erreur, et elle trouva des mots aimables pour complimenter Faustine de sa lourde chevelure bleue inondée de parfums brillants qu’elle portait relevée sur la nuque avec une épingle d’or pour éviter les taches de myrrhe sur ses légères étoffes de soie.
On allait se mettre à table, quand le septième convive entra : c’était Timon, jeune homme chez qui l’absence de principes était un don naturel, mais qui avait trouvé dans l’enseignement des philosophes de son temps quelques raisons supérieures d’approuver son caractère.
« J’ai amené quelqu’un, dit-il en riant.
— Qui cela ? demanda Bacchis.
— Une certaine Dêmo, qui est de Mendès.
— Dêmo ! mais tu n’y penses pas, mon ami, c’est une fille des rues. On l’a pour une datte.
— Bien, bien. N’insistons pas, dit le jeune homme. Je viens de faire sa connaissance au coin de la Voie Canopique. Elle m’a demandé