La maison n’a qu’un étage. Chrysis s’arrête sur la dernière marche.
« Il y a quatre chambres, dit-elle. Quand tu les auras vues, tu n’en sortiras plus. Veux-tu me suivre ? As-tu confiance ? »
Mais il la suivrait partout. Elle ouvre la première porte et la referme sur lui.
Cette pièce est étroite et longue. Une seule fenêtre l’éclaire, où s’encadre toute la mer. À droite et à gauche, deux petites tablettes portent une douzaine de volumes roulés.
« Voici les livres que tu aimes, dit Chrysis, il n’y en a pas d’autres. »
Démétrios les ouvre : ce sont l’Oineus de Chérémon, le Retour d’Alexis, le Miroir de Laïs d’Aristippe, la Magicienne, le Cyclope et le Boucolisque de Théocrite, Œdipe à Colone, les Odes de Sapphô et quelques autres petits ouvrages. Au milieu de cette bibliothèque idéale une jeune fille nue, couchée sur des coussins, se tait.
« Maintenant, murmure Chrysis en tirant d’un long étui d’or un manuscrit d’une seule feuille, voici la page des vers antiques que tu ne lis jamais seul sans pleurer. »