Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/268

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Semblable au chevreuil
Ou au faon des biches.

Mon bien-aimé parle et me dit :
— Ouvre-moi, ma sœur, mon amie.
Ma tête est pleine de rosée.
Mes cheveux sont pleins des gouttes de la nuit.
Lève-toi, mon amie ;
Viens, belle fille.
Voici que l’hiver est passé
Et que la pluie s’en est allée.
Les fleurs naissent sur la terre,
Le temps de chanter est arrivé,
On entend la tourterelle.
Lève-toi, mon amie ;
Viens, belle fille ! »


Elle jette son voile loin d’elle et reste debout dans une étoffe étroite qui serre les jambes et les hanches.


« — J’ai ôté ma chemise ;
Comment la remettrai-je ?
J’ai lavé mes pieds ;
Comment les souillerai-je ?

Mon bien-aimé a passé la main par la serrure
Et mon ventre en a frissonné.

Je me suis levée pour ouvrir à mon amant.
Mes mains dégouttaient de myrrhe,
La myrrhe de mes doigts s’est répandue