Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/53

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la valons pas, à nous trois. Le jour où elle voudra quitter son quartier pour se montrer à Brouchion, je connais de nos amants qui ne nous reverront plus.

— Oh ! Oh !

— Certainement. Je ferais des folies pour cette femme-là. Il n’y en a pas de plus belle ici, croyez-le. »


Les trois jeunes filles étaient arrivées devant le mur Céramique. D’un bout à l’autre de l’immense paroi blanche, des inscriptions se succédaient, écrites en noir. Quand un amant désirait se présenter à une courtisane, il lui suffisait d’écrire leurs deux noms avec le prix qu’il proposait ; si l’homme et l’argent étaient reconnus dignes, la femme restait debout sous l’affiche en attendant que l’amateur revînt.

« Regarde, Séso ! dit en riant Tryphèra. Quel est le mauvais plaisant qui a écrit cela ? »

Et elles lurent en grosses lettres :

BACCHIS
THERSITE
2 OBOLES.

« Il ne devrait pas être permis de se mo-