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Page:Louÿs - Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses, 1995.djvu/82

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VIII

« Viens-tu nous faire piner, Julie ? Sortons, quoi ! J’ai une envie de jouir qui me tord la moniche. Faut que je baise ou que je me branle. Je peux plus attendre.

— Baisons plutôt. Allons chez Nénesse.

— Nénesse ! Un enculeur comme ça ! C’est pas dans le derrière que je veux des queues, c’est là-devant, dans les poils entre les deux babines.

— Alors, passons voir si Julot est là.

— Julot ! pour qu’il nous fasse la blague de nous décharger dedans comme il m’a fait à Pâques. Penses-tu qu’on a le temps d’y confectionner des enfants de mac ?

— Alors chez Mimile.

— Oh ! ton Mimile ! ton Mimile ! quand il a tiré trois petits coups, faut y lécher le cul et les couilles pour s’enfiler le quatrième. Moi, j’aime ceux qui bandent toujours.

— Malheur ! qu’est-ce qu’il te faut ? T’es jamais contente.

— Allons chez le troquet, nous ferons les putains. Tous ceux qui voudront, ils nous sueront dessus.

— Et si qu’on attrape la chaude-pisse ?

— Je m’en fous. Je mouille dans ma chemise. Viens-tu ? Chiche que je tire vingt coups jusqu’à demain matin et qu’après le dernier, je me recommence toute seule ? »