Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/159

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Je ne veux pas que vous m’accusiez de nonchalance, aujourd’hui. Croyez-vous que je ne sois pas impatiente, moi aussi ? Vous seriez bien surpris si vous saviez ce que je pense. »

Mais dès qu’elle fut entrée, elle se reprit :

« Non, au fait, pas celle-ci. Il y a eu trop de femmes dans ce vilain lit. Ce n’est pas la chambre qu’il faut à une mozita Prenons-en une autre, une chambre d’amis, qui ne soit à personne. Voulez-vous ? »

C’était encore une heure d’attente. Il fallait ouvrir les fenêtres, mettre des draps, balayer…

Enfin tout fut prêt, et nous montâmes.

Dire que j’étais cette fois assuré de réussir, je ne l’oserais ; mais enfin j’avais des espérances. Chez moi, seule, sans protection contre mon sentiment si connu d’elle, il me semblait improbable qu’elle se fût risquée avant d’avoir fait en pensée le sacrifice qu’elle prétendait m’offrir…