Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/174

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quelqu’un au hasard dans la foule des spectateurs.

Brusquement, elle s’arrêta, au milieu d’une grande clameur.

« ¡Qué guapa! criaient les hommes. ¡Olé! Chiquilla! Olé! Olé! Otra vez! »

Et les chapeaux volaient sur la scène, toute la salle était debout. Elle saluait, encore essoufflée, avec un petit sourire de triomphe et de mépris.

Selon l’usage, elle descendit au milieu des buveurs pour s’attabler en quelque endroit, pendant qu’une autre danseuse lui succédait devant la rampe. Et, sachant qu’il y avait là, dans un coin de la salle, un être qui l’adorait, qui se serait mis sous ses pieds devant la terre entière et qui souffrait à crier, elle alla de table en table, et de bras en bras, sous ses yeux.

Tous la connaissaient par son nom. J’entendais des « Conchita ! » qui faisaient passer des frissons depuis mes orteils jusqu’à ma