Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/210

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et la Pipa. Elles sont pauvres ; pour elles et leur frère, il n’y a qu’un lit, et qui n’est pas large. Aussi depuis qu’il fait si chaud, elles aiment mieux dormir moins serrées, après leurs huit heures de danse, et elles envoient le petit aux voisines. Cette semaine, maman fait l’Adoration perpétuelle à la paroisse ; elle n’est pas là quand je suis au lit ; alors Mercédès m’a demandé si j’avais une place pour son frère et je lui ai répondu oui. Je ne vois pas ce qui peut t’inquiéter. »

Je la regardais sans répondre.

« Oh ! reprit-elle, si c’est encore cela, sois tranquille ! Je ne lui cède pas plus que ses sœurs, tu sais. Crois-m’en sur parole. C’est à peine s’il m’embrasse quatre ou cinq fois avant de dormir, et puis je lui tourne le dos, comme si nous étions mariés. »

Elle tira son bas sur sa cuisse droite et ajouta sans se hâter :

« Comme si j’étais avec toi. »