Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/221

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ma seule faute et l’oubli de mes engagements. Je l’excusais même de sa danse indécente, en songeant qu’elle avait alors désespéré de vivre jamais son rêve avec moi, et qu’une fille vierge, à Cadiz, ne peut guère gagner son pain sans prendre au moins les apparences d’une créature de plaisir.

Enfin, que vous dire ? je l’aimais.

Le jour même de notre retour, je choisis pour elle un palacio[1] dans la calle Lucena, devant la paroisse San-Isidorio. C’est un quartier silencieux, presque désert en été, mais frais et plein d’Ombre. Je la voyais heureuse dans cette rue mauve et jaune, non loin de la calle del Candilejo, où votre Carmen reçut don José.

Il fallut meubler cette maison. Je voulais faire vite, mais elle avait mille caprices. Huit jours interminables passèrent au milieu des tapissiers et des emménageurs. C’était pour moi comme une semaine de noces. Concha devenait

  1. Hôtel privé.