Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/264

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Pour ne pas revenir par le même chemin — ou pour toute autre raison, — il prit la route d’Empalme après un long détour à travers la campagne.

Le vent du sud l’enivrait d’une chaleur intarissable qui, à cette heure déjà nocturne, était encore plus voluptueuse.

Et comme il s’arrêtait, les yeux presque fermés, pour jouir de cette sensation nouvelle avec frisson, une voiture le croisa, et s’arrêta brusquement.

Il s’avança ; on lui parlait.

« Je suis un peu en retard, murmurait une voix. Mais vous êtes gentil, vous m’avez attendue. Bel inconnu qui m’attirez, devrais-je me confier à vous sur cette route déserte et sombre ? Ah ! Seigneur ! vous le voyez bien : je n’ai guère envie de mourir, ce soir ! »

André jeta sur elle un regard qui voyait