Page:Louÿs - Le Crépuscule des nymphes, 1925.djvu/113

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Ils ne connaissaient du monde que la forêt où ils étaient nés. Ils n’avaient jamais vu le soleil qu’à travers le tissu des branches. Byblis ne quittait pas son frère et le prenait par le cou quand ils marchaient ensemble.

Elle portait une petite tunique que sa mère lui avait tissée dans les profondeurs du fleuve, et qui était bleue et grise comme les premières lueurs de l’aube. Caunos n’avait autour des reins qu’une ceinture de roseaux d’où pendait une étoffe jaune.

Dès que le jour était assez clair pour qu’on pût marcher dans les bois, ils s’en allaient tous deux très loin, jouer avec des fruits tombés ou chercher les fleurs les plus grandes, et qui avaient le meilleur parfum. Et les trouvailles de l’un étaient toujours pour l’autre et ils ne se disputaient pas, et à cause de