Page:Louÿs - Le Crépuscule des nymphes, 1925.djvu/136

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Les larmes naissaient doucement en elle, montaient à ses yeux, flottaient, débordaient, glissaient en nappe chaude sur ses joues, inondaient sa poitrine étroite, retombaient sur ses jambes serrées. Elle ne les sentait plus perler une à une entre ses longs cils : c’était un ruissellement continu et doux, une affluence intarrissable, l’effusion d’une onde enchantée.

Cependant, réveillées par le clair de lune, les immortelles de la forêt étaient accourues de toutes parts. L’écorce des arbres devenue transparente avait laissé voir la figure des nymphes, et même les naïades frissonnantes, quittant leurs eaux et leurs rochers, s’étaient répandues dans les bois.

Et elles se pressaient autour de Byblis, et elles lui parlaient, effrayées, car le cours des pleurs de l’enfant avait tracé