Page:Louÿs - Le Crépuscule des nymphes, 1925.djvu/59

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ses cuisses frissonnantes. L’eau monta jusqu’à son ventre.

Elle cria :

« O Proseïdôn, Roi des champs glauques, Pasteur des flots ! soulève-moi, emporte-moi jusqu’à celui qui est moi-même !… »

Poseïdôn l’entendit mais ne l’exauça pas. Une eau miraculeuse ravit Ariane plaintive, et la jeta doucement sur la mousse épaisse.

Et le vaisseau avait pour toujours disparu derrière le mur de la mer.

Au même instant, un grand bruit, la foule, les cris affolés, le craquement du sol des forêts.

« Io ! Evoé ! Qui est dans le chemin, qui est dans le chemin ? »

Les Bakkhantes dévalaient de la montagne, et les Satyres et les Pans, et