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L’odeur champêtre du phénol et le parfum du sulfate de cuivre s’échappaient des étables avec la senteur du foin coupé. Au fond de la cour, sous un auvent métallique, une trentaine d’abreuvoirs particuliers recevaient chacun l’eau d’un filtre et attendaient le mufle d’un bœuf qui avait aussi sa baignoire à lui, prophylactique envers et contre tout.

— Ah ! Sire où sommes-nous entrés ? fit Djilio avec désespoir.

— Dans une fabrique de lait, de beurre et de poulets gras, répondit Pausole. Je la trouve de fort bon aspect et me voici rassuré dès l’abord sur le repas que nous allons y faire. Cette ferme est exactement celle que les Grecs auraient construite s’ils avaient su ce que nous savons. Elle est propre et géométrique.

Le zèbre se cabra au soleil.

— D’ailleurs, continua Pausole, les Grecs prenaient mille précautions que nous inventons depuis dix-huit mois. J’ai lu dans les traités d’un médecin d’Éphèse qu’ils faisaient bouillir, refroidir et rebouillir l’eau qu’ils buvaient. Ils savaient que l’eau des fleuves est la pire de toutes, que les puits sont dangereux dans le voisinage des thermes, et que les accoucheurs doivent se laver les mains