Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/166

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À la course il monta un escalier, suivit un corridor blanc, pénétra dans une petite pièce éclatante et lisse comme les autres.

Elle se barricada derrière un porte-serviettes :

— Sacripant ! vous voilà dans ma chambre, maintenant ! Voulez-vous sortir, ou j’appelle !

Giglio, comédien, prenant la voix d’une dame qui visite une garçonnière, prononça :

— C’est gentil chez vous ! Oh les jolies fleurs !

Il touchait du doigt le papier peint où d’invraisemblables pensées jaunâtres inclinaient leurs mentons fendus.

Elle fit mine de se vêtir. Il l’arrêta de la main, et tenant sa toque à plume sous l’autre main abaissée, il lui dit avec mille grâces :

— Belle Thierrette, je vous adore.

— Est-ce vrai ?

— Trop. J’en suis fou. Ne le voyez-vous pas à mes yeux ?

Elle vit tout ce qu’elle voulait voir et cependant elle demanda :

— M’aimerez-vous encore demain ?