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qui, après avoir eu la bonté de lui accorder un enfant, était allé plus loin encore dans la voie des concessions en se donnant lui-même pour toujours. La seconde avait épousé un huissier. La troisième, plus difficile, un entremetteur de la bonne société. La quatrième était préfète. Après cette montée continue vers les honneurs et les divers salons, Nicole ne voulait pas déchoir.

Lorsqu’elle vit entrer le Roi dans la métairie de ses aïeux, Nicole ne douta pas que son destin en personne ne vînt à elle, pourpre au flanc et couronne en tête.


Pausole à peine endormi, elle intrigua pour rester seule. On ne voulut pas d’abord y consentir ; puis, les heures passant et le nez royal penchant de plus en plus vers la barbe, le sommeil de l’insigne visiteur prit un aspect d’éternité qui suspendit les précautions. Le métayer s’esquiva, laissant Nicole en sentinelle.

La petite sentit sa poitrine battre : c’était l’heure de sa destinée.

Ah ! que faire, et comment jouer le rôle que lui proposait la fortune ?

Elle ne connaissait l’étiquette des cours que par les poèmes et les drames dont sa sœur la