Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/188

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terrifiée restait bouche béante, Pausole aperçut derrière la fenêtre des lueurs multipliées qui voletaient çà et là ; il vit des torches s’approcher, des gens courir, des bras s’étendre, une sorte de gigantesque mouton baisser du niveau des hautes vitres sa tête branlante jusqu’à terre… Brusquement, la porte s’ouvrit et Diane à la Houppe entra.

— Ah ! cria-t-elle. J’en étais sûre !

La pauvre petite Nicole se cacha derrière le Roi.


Pausole, frappant de sa large main une table retentissante, proféra :

— Mais, par le tonnerre des dieux ! qu’est-ce que tout cela signifie ? Il faut que je dorme encore ou que je sois devenu fou !… Taxis ! où est Taxis ?… Gilles, Gilles ! Djilio ! Giguelillot !… Où est mon ministre ? Où est mon page ? Où suis-je moi-même ? et dans quelle caverne de bandits a-t-on fomenté ce guet-apens ?

— Ah ! Sire, vous êtes dans mes bras ! expliqua Diane à la Houppe.

— Tu seras à mon ombre et moi dans ta lumière, rectifia la petite Nicole.

— Le diantre soit des femmes et des courtisans ! jura le Roi hors de lui. Taxis ! mais pourquoi ne vient-il pas ? Taxis ! Taxis ! Giguelillot ! Jamais je