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le petit châle rose espagnol qu’il serra d’un nœud brusque au milieu du dos.

Le chapeau de paille à larges bords compléta le déguisement.


— À votre tour, maintenant, mademoiselle…

— Mirabelle.

— Ah ! Vraiment !…

— Pourquoi souriez-vous ?

Mais Giglio n’avait pas le temps d’expliquer ses impertinences.

Il fit asseoir Mirabelle, releva les cheveux coupés, y mit quatre épingles, fixa au sommet de la tête une petite boîte ronde et vide qui portait une marque de parfumeur et traînait sur une table en désordre ; puis il enroula tout autour le foulard de soie orangée.

— Voilà ! dit-il. Je vous ai fait un chignon : vous êtes prête.

— C’est tout ?

Giguelillot prit une voix d’essayeuse batignollaise :

— Vous n’allez pas vous habiller pour sortir, madame, vous vous feriez remarquer.

— Ah ! pardon, protesta Mirabelle, je ne suis pas Tryphémoise, moi ! Je suis née à Montpellier,