Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/233

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ou après, et qui ne m’intéresse en aucune façon, je le déclare. Occupez-vous des frais que je laisse derrière moi ; reconduisez au harem la Reine qui s’en est échappée…

— Oh sire, dit Guiguelillot, serez-vous si cruel ?

— Eh ! que veux-tu que je fasse d’une femme pendant un voyage secret ?

— Ne l’humiliez pas. Elle vous aime. Laissez-la vous suivre en silence.

— À l’instant, tu déplorais encore qu’elle m’eût rejoint !

— Je regrette qu’elle ait pu s’enfuir et bouleverser ainsi vos heures de repos : mais la chose est faite. Il faut l’accepter, ne fût-ce que pour imposer le silence aux gorges chaudes.

Ce n’est pas le jour de la Reine Diane, interrompit Taxis. Je m’oppose à toute faveur qui dérogerait au règlement.

— Que décide Votre Majesté ? demanda Giguelillot sans trop d’ironie.

— Je ne sais plus, répondit Pausole. Perds donc l’habitude de me proposer à toute minute des résolutions qui me fatiguent. Qui est mon conseiller à dix heures du soir ? C’est toi, Gilles. Fais donc à ta guise et sois sûr que je t’approuverai, mon ami, car