Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/235

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n’en est pas moins vrai que je reste mécontent de votre équipée, ainsi que de tous les tracas dont elle fut pour moi la cause. Venez ; nous sortirons à pied. Taxis s’occupera de nos montures et mon page vous prendra la main. En attendant, petit, donne-moi ma couronne.

Giglio prit à la patère le manteau de pourpre et la couronne légère ; Pausole se vêtit, se coiffa et jeta l’ordre du départ.

Quatre jeunes filles portant des torches et marchant devant le Roi, sans autres voiles que ceux de la nuit, firent lentement les vingt-cinq pas qui séparaient la ferme du château voisin.

Derrière, suivait Diane à la Houppe, que le page menait la main haute et à respectueuse distance.

Elle regarda longtemps le Roi ; puis, comme il ne se retournait point, elle jeta les yeux sur le page. Après un examen pensif qui dura plusieurs minutes et qui enveloppa le jeune homme de la tête jusqu’aux talons :

— Comment vous appelez-vous ? Dit-elle.

— Djilio, madame, répondit-il.

Et il crut devoir pousser un soupir mélancolique.

— Djilio ? fit la Reine, c’est un joli nom.