Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/313

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générosité… Merci encore… Merci… Merci…

Puis, avec un soupir qui venait du fond de sa franchise, elle dit en hochant la tête ces simples mots :

— Je n’oublierai pas.


Mais Giguelillot se penchant du haut de son zèbre :

— Qu’est-ce que tu tiens donc à la main ?

— C’est la quarantième tulipe, monsieur… Je l’ai gardée pour vous… pour qu’elle vous porte bonheur…

— Gentille attention. Je la conserverai ta quarantième tulipe. Que puis-je te donner à mon tour ? Dis-le moi.

— Monsieur… on a été bien mauvais pour moi à la métairie… Le patron a dit comme ça que je me dérangeais… que j’avais des fréquentations… et que je n’avais pas fait la traite du soir… et qu’il lui manquait deux seaux… Enfin, quoi ?… je suis à la porte avec six francs dans mon foulard, et pas d’emploi pour le moment.

— Mais, ma pauvre Thierrette, je n’en ai pas à t’offrir.

— Oh ! si… Moi, j’en vois bien un… Ces messieurs n’ont pas de cantinière… Le service