Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/332

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— Mais cette danseuse manquait d’argent pour retourner dans son pays et oublier là sa jeunesse d’orgies. Son conseiller ne se souciait point de lui en remettre, car il avait en horreur toutes les prodigalités. La Princesse Aline s’en chargea. Et c’est ainsi qu’elle put le même jour, non seulement se préserver elle-même, mais tirer du gouffre une autre brebis. Voilà pourquoi elle écrivit et fit porter où vous savez, par la main d’une dame d’honneur, la lettre qui vous alarmait.

— Tout s’explique, en effet ! Et ces billets trouvés…

— Ce sont les derniers témoins d’une folle existence. Mirabelle voulait les détruire tout d’abord ; puis elle en a fait don à son bon pasteur pour prouver un repentir sincère.

— Et ces vêtements eux-mêmes… ce veston bleu… cette robe verte…

— Une libéralité à de pauvres paysans. La Princesse Aline et son compagnon ne veulent plus s’habiller que de noir.


Taxis regarda fixement le petit page.

— Monsieur, dit-il (et je m’excuse à l’avance de ce que je vais présumer), j’ai des raisons de penser que vous vous moqueriez de moi si je vous en