Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/337

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pour nous deux ? C’est une fête pour mon mariage ?

— Oui, dit Pausole. Tu l’as deviné.

Alors, Philis cria :

— Vivent les Tryphémoises !

Sa voix perçante traversa l’air même au-dessus de toutes les fanfares, et la foule répondit :

— Vive le Roi Pausole !

Puis les ophicléides ayant fini leur marche sur douze cadences parfaites, répétées selon toutes les coutumes, entonnèrent l’Hymne Pausolien dont cent voix chantaient les paroles.


Pausole ne l’écouta pas debout. Un monsieur fort affairé, la main fébrile et l’œil inquiet, ayant fait former le cercle à toute la procession, conduisit le Roi jusqu’à une estrade, hâtivement échafaudée dans l’ombre verte du rond-point.

Philis, n’y trouvant pas de siège pour elle, s’assit en riant sur un petit coussin. Diane à la Houppe, moins jalouse que la veille et pour de bonnes raisons, se contenta d’un coussin semblable. Ainsi flanqué de ses deux femmes comme une statue de marbre qu’entourent des figures allégoriques, Pausole ouvrit les bras en inclinant la tête pour exprimer à tous qu’il se disait comblé d’hon-