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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/345

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l’aurez su remplir, vous rédigerez un rapport et le remettrez à mon page : vous le voyez là-bas monté sur un zèbre, aux côtés de la Reine Philis qui lui parle et rit en ce moment. Si pourtant vos efforts aboutissaient entre l’heure de minuit et celle de midi, vous auriez pour supérieur mon conseiller Taxis, qui nous quitte à l’instant. Car mon page n’a d’autorité que pendant la moitié du jour. Allez. Je vous ai dit tout ce que vous deviez entendre.


Pendant cette conversation, Giguelillot s’était rapproché de Philis.

— Allez-vous-en, lui dit la petite avec une moue qui voulait être sévère.

— Pourquoi ?

— Parce que je vous trouve de plus en plus gentil. Et il paraît que je n’ai pas le droit de vous le dire.

— Alors ne le dites pas…

— Mais c’est que je le pense !… Allez-vous-en !… j’ai envie de vous embrasser.

— Mais non, mais non…

— Si… là, dans le cou, derrière l’oreille où vous m’avez mis un baiser si bien fait, si bon… Je vais m’en donner un sur la main… Faites attention !… Il est pour vous.