Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/376

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compréhensions. Cependant, après une heure et quart, Giguelillot lui dit en ami que son petit cerveau délicat, avait assez travaillé.

Elle le retint :

— Vous vous en allez ?

— Jusqu’à ce soir.

— Vous sortez en ville ?

— Oui.

— Puis-je vous donner une commission ?

— Laquelle ?

— Écoutez… Ma sœur n’a pas toujours été gentille pour moi… mais je l’aime bien tout de même… et je suis triste qu’elle soit partie… Vous êtes si adroit, petit ami… Vous pourrez peut-être découvrir son adresse… et la voir un instant… et lui parler de moi… Cherchez-la, vous me ferez plaisir… Gardez son secret, je n’en veux pas… mais dites-moi si elle va bien… Je ne vous demande pas autre chose…

— Vous le saurez ce soir, dit Giguelillot.

— C’est gentil… Encore un petit mot… Vous lui parlerez… vous lui parlerez de tout près… Ne l’embrassez pas…

— Je vous le promets.

— Même si elle a l’air d’en avoir envie ?

— Les jeunes filles n’ont jamais cet air-là, mademoiselle.