Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/66

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moins ; on ne vous expliquera pas pourquoi, mais tel est l’ordre : suivez-le. Allez-vous-en ! Rappelez vos hommes. Gardez le silence sur l’événement et disparaissez jusqu’à demain soir. M’entendez-vous ?

Taxis tendit en frémissant les trois papiers qu’il avait en main.

— Mais, Sire, voici les rapports. Le suborneur est découvert. La Princesse ne l’a pas quitté. Leur asile est gardé à vue sans qu’ils le sachent. Je n’attends qu’un mot de vous pour agir.

— Monsieur, répondit Pausole, je n’ai pas l’habitude de me jeter à l’étourdie au milieu des faits divers. Je n’aime pas les aventures ; et j’entends n’en pas avoir. Vous parlez et vous décidez avec une précipitation funeste. Il n’y a ni sagesse ni méthode dans une telle pétulance, et je ne sais où j’avais pris l’estime que je vous portais. Taxis, vous êtes hurluberlu. Faites cesser la surveillance que vous avez organisée si légèrement devant la retraite où dort ma fille. Et tenons-nous-en là pour ce soir. J’ai dit. Veuillez vous retirer.

Taxis recula de trois pas, montra le plafond d’un doigt osseux :

— L’Éternel appréciera ! Dit-il.

Sur ces mots, il salua d’un front sec et disparut.