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duire tout entière dans le sexe de Teresa qui n’était pas large. Là, peu à peu, la petite main adroite s’ouvrit, effleura, parut voleter, puis saisit fermement à travers la muqueuse le membre qui ne pouvait lui échapper.

Je ne crains pas d’affirmer que jusqu’à cette heure de ma vie je n’avais jamais accepté les complaisances de la main. Elles me semblent un peu ridicules et vraiment indésirables. Mais l’exercice de Lili était de la plus haute école. J’en restai muet d’admiration.

Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier : « Ah ! quelle putain de gosse ! quelle tireuse de foutre ! Ah ! tourne-toi, ma fille, viens que je branle ton cul, saloperie ! » et cent autres phrases de la même couleur. Cela m’étourdissait. J’en avais un pli entre les sourcils. Quand une acrobate fait son tour de force, l’orchestre s’arrête. Le tour suprême de Lili méritait un peu de silence. L’inceste même ne venait s’y ajouter que pour le plaisir de Teresa. Je m’en serais passé.

Jouir d’une très belle femme par la voie italienne qu’elle préfère avec ardeur et sentir tout à coup au fond de ses entrailles une petite main douce mais tenace, qui vous prend, qui vous serre, vous palpe, vous caresse. Vraiment, si vous n’avez jamais éprouvé cela, croyez bien qu’il est superflu d’ajouter une idée morale telle que l’inceste à une sensation physique aussi intense par elle-même, quand on sait régler ses désirs, modérer ses passions, vivre content de peu.