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comme si la certitude qu’elle avait de m’attirer l’assurait de ma discrétion ; ou dans un autre dessein : peut-être pour m’obliger à garder le secret si je venais à l’apprendre d’une autre source.

« Ricette m’a dit qu’elle t’a fait jurer et que tu lui as tenu parole. Je peux te dire un secret ? Oui ? Eh bien, j’habitais Marseille avec mes trois filles, en appartement. Je suis partie parce qu’on a changé le commissaire de police. Voilà. Tu comprends ?… Ici, je vais me tenir tranquille pendant quelque temps ; mais comme j’ai une fille qui a le feu dans le derrière, elle est venue se faire enculer chez toi le premier jour… et sa mère y est venue ensuite. »

Sur ce mot elle se remit à rire, d’abord pour me persuader que son histoire marseillaise n’avait aucune importance, et ensuite parce qu’elle voulait me voir de bonne humeur avant de me dire ses projets.

Du rire elle passa aux caresses. Quand elle fut sûre de mon état, elle me posa une question sous la forme qui convient à l’extraction des aveux :

« Tu n’es pas assez puceau pour ne pas savoir encore ce que c’est qu’une petite fille ? Une vraie, sans poils, sans nichons ; tu en as baisé ?

— Oui ; mais pas souvent. Deux… ou quatre… en tout. Deux vraies, comme tu dis ; et les deux autres un peu moins vraies.

— Deux, ça me suffit. Tu sais qu’on n’enfile pas une gosse comme une femme, et que quand on lui a logé le bout de la queue dans la