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que j’aime le mieux de mon pauvre corps.

— Mais tu es belle, Charlotte !

— Non, non, je suis comme les autres. Seulement… quand je vois d’autres filles toutes nues et quand je me fourre devant ma glace, je crois… je voudrais croire… que j’ai de jolies fesses… Et comme tu m’as demandé d’abord mon chat, j’avais si peur que tu n’aimes pas mon cul.

— Pourquoi ne l’aurais-je pas aimé ?

— Parce que j’ai autant de poils derrière que devant. J’ai même un petit duvet noir qui me couvre la moitié de chaque fesse, dit-elle en riant. Enfin tu aimes cela, tout va bien. Et tu bandes… tu bandes comme un ange !

— Si l’on peut dire.

— J’ai une envie folle de me faire branler quand je te sens bander sous mon cul ! Mais une envie, une envie ! J’ai pourtant joui quatre ou cinq fois aujourd’hui. Ça ne fait rien. Moi, je ne compte pas. Plus je me branle, plus ça me repose. Et quand j’ai chaud comme en ce moment, quand je sens mon bouton qui bat et mon trou du cul qui zingue…

— Eh bien ! je te connais mieux ! dis-je en l’interrompant. Car, si je te disais maintenant : « Charlotte, ne t’excite pas le bouton ni le trou du cul, couche tranquillement et laisse-moi dormir », tu me répondrais : « Si tu veux ! »

— Oh ! si tu veux ! fit-elle mélancoliquement.

— Et si je te dis au contraire : « Charlotte, il n’est que minuit vingt ; j’ai joui quatre ou cinq fois aujourd’hui ; un jour je suis allé jusqu’à