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d’entendre, je ne pensai pas à m’étonner que Charlotte, comme Lili, fît passer tout simplement de son derrière entre ses lèvres l’organe viril de son amant. Moi aussi, je m’habituais à tout ; et si je bondis, cette fois, ce fut pour une autre cause :

« Ah ! non ! tu ne vas pas me sucer comme ça !

— Quoi ? je m’y prends mal ?

— Tu n’aimes pas qu’on te fasse minette parce que cela te fatigue et voilà comment tu suces tes amis ? Tu veux me tuer.

— Oh ! là ! là ! qu’est-ce que tu dirais si tu avais été sucé par maman… Mais comment veux-tu que je fasse ?

— Ouvre les dents, ferme les lèvres, laisse ta langue tranquille et… je vais te guider. »

Disant cela, je lui mis une main dans les cheveux, puis, avec la docilité de son doux caractère, elle se fit lente et resta immobile quand je le lui ordonnai.

Lorsqu’elle se retrouva auprès de moi, plus jolie encore… car une jeune femme qui vient de prêter sa bouche revient avec un rayonnement sur le visage, je lui dis :

« Ma Charlotte chérie, répète un peu ce que tu es ?

— Une pauvre putain, qui n’est pas malheureuse cette nuit.

— Alors pourquoi suces-tu comme une jeune fille du monde ?

— Tu dis cela parce que j’ai bu ? fit-elle en riant. Tais-toi. Je suis plus contente d’avoir bu ton foutre que toi d’avoir été sucé.