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mes cuisses et jusqu’au milieu de mon cul ? Tu ne veux pas que ça m’excite ?

— Au contraire, je le veux. Ton récit n’en sera que plus animé. »

« Ne me défie pas, dit-elle. Je suis toujours lasse et molle parce que je me fais jouir autant de fois que l’envie m’en prend. Tu ne me reconnaîtras plus si tu me forces d’attendre, je vais te dire des saloperies idiotes, que je regretterai. Es-tu méchant de m’exciter jusque-là ! »

Une main sur les yeux, l’autre à mon épaule, elle geignit et répéta :

« Oui, des saloperies ! c’est tout ce que je peux te dire, à cheval sur une queue aussi raide et pendant que tu me tiens les bras.

« Et puis, je m’en fous ! Tu le sais, que je suis une salope, que je suis la dernière des dernières, la putain que tout le monde encule, qui suce la queue de n’importe qui et qui tète la pine des chiens quand on veut ; c’est le même prix.

— Charlotte !

— Je m’en fous ; tu le sais que j’ai tout fait avec les hommes et les femmes, les garçons et les petites filles ; j’ai bu du foutre d’âne, du foutre de cheval ; j’ai tout fait ! j’ai mâché des étrons de putains ! Tu le sais bien que depuis ma naissance je vis dans le foutre et dans la merde.

— Tu deviens folle !

— Dans le foutre et dans la merde ! pleura-t-elle. Même chez toi. Ta queue sortait de mon derrière quand je l’ai sucée.

— Mais c’est toi-même qui…

— Et je te dégoûte puisque tu bandes contre