Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96

la bouche et par le cul ? Je suis saoule. Dis-moi où j’en étais de mon histoire.

— Tu me disais qu’à treize ans tu jouissais comme une femme et qu’avec ta motte rasée tu faisais…

— Des gousses ! des gousses ! Oui, et ça m’éreintait parce que je ne savais pas me retenir. Je me rappelle une dame qui n’était pas belle, mais qui avait un coup de langue… ah ! la vache ! Elle m’écartait à cheval au-dessus de sa figure pour ne pas en perdre une goutte… Elle me faisait jouir trois fois de suite et chaque fois elle me tirait plus de foutre que je n’en avais dans le corps. À la troisième fois je tremblais sur mes jambes comme si elle suçait mon sang.

« Et d’ailleurs j’avais des gousses de toutes sortes : une jeune fille anglaise, qui ne se déshabillait pas et qui se branlait en me donnant des baisers d’amour sur la fente ! une grosse femme qui se faisait gousser sur le dos et dissimulait sa première jouissance afin de jouir deux coups pour le même prix ! une môme de quatorze ans qui ne savait pas encore décharger et que son ami nous a fait travailler pendant une heure, à maman et à moi, et comme elle avait le chat couvert de salive, elle lui a fait croire qu’elle mouillait ! enfin une tribade, comme on dit, qui s’habillait en homme et qui m’enculait avec un godmiché pendant que maman l’enculait avec un autre.

« Et j’étais toujours pucelle ! Il paraît que ça ne gênait personne. Maman le dit souvent que pour les putains ça ne sert à rien d’avoir un con. »