colonies, l’Inde ne demande que 65 % de ses objets manufacturés ou de ses consommations de luxe à son impérieuse métropole. Cette part a notablement diminué, depuis le jour où les fabricants de cotonnades du Lancashire ont eu à lutter contre leurs confrères de Calcutta et de Bombay. Au reste, les deux courants commerciaux d’entrée et de sortie sont toujours logiquement liés l’un à l’autre, et nous savons que la péninsule n’expédie guère à sa suzeraine qu’un quart de ses produits d’exportation.
Avec l’Australie, nous touchons à un coefficient de clientèle déjà moins fort, 35 % représentent la portion du Royaume-Uni dans l’importation. Mais c’est surtout au Canada que les espérances des colonialistes ont été lourdement trompées, et, comme le Dominion est un témoin manifeste de l’inanité de certaines théories, nous nous arrêterons un peu plus longuement à ses statistiques.
Le Canada appartient à la Grande-Bretagne depuis près d’un siècle et demi : les gouvernements anglais ont toujours prodigué leurs amabilités à ses habitants, parce que le pays est capable d’extension indéfinie, parce qu’il perpétue la domination du Royaume-Uni au Nouveau-Monde, et qu’une mainmise de l’Union a paru à redouter. Mais à Québec, à Montréal, à Ottawa, on a toujours traité fort légèrement les industriels et commerçants de Londres, de Manchester et de Glasgow.
D’année en année, la part de la métropole dans les importations diminuait notablement,