bouché à ses rivaux. Nous n’apprécions point le fait : nous le constatons, car il heurte catégoriquement les conceptions de ceux qui se sont constitués les apôtres les plus fervents de l’expansion.
Mais les relations commerciales, que les colonies entretiennent avec les États étrangers, — ces relations, que nous avons rétrouvées au Canada comme au Dahomey, dans l’Indo-Chine comme dans l’Inde, ne sont pas sans élaborer des difficultés d’une autre sorte pour l’avenir. S’il est très vrai que le commerce ne suit pas le pavillon, il est exact aussi que ces rapports économiques multiples, avec toutes les nations, relâchent les liens initiaux qui existent entre les métropoles et les dépendances. Lentement se crée une mentalité nouvelle dans les communautés projetées au loin ou simplement annexées, qui apprennent à se passer, d’une façon ou de l’autre, du concours de la mère-patrie ou de la puissance suzeraine, et qui la mettent en balance avec d’autres puissances.
Ce n’est plus un secret que le monde dirigeant de Londres est très ému de la réduction constante des achats du Canada en Angleterre, et de la croissance continue à l’inverse des importations américaines au Dominion. L’exemple est suffisamment explicite pour que nous n’ayons pas besoin d’en évoquer d’autres. On se demande si cette absorption économique, que rien n’a pu enrayer jusqu’ici, n’est pas la préface d’une autre absorption. La logique veut que les intérêts l’emportent de plus en plus