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Page:Louis Benoist et Auguste Béguin - Notice historique et statistique sur Douy-La-Ramée et La Marre.djvu/23

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biens de roture. Puis, le 5 septembre 1602, Perrette de Campremy, femme de Jean de Meaux, vendait à Marguerite Musnier, femme de Pierre Chabouillé, procureur du roi à Meaux « le fief de la Marre », dont il fut fourni, le 10 juillet 1610, aveu et dénombrement au seigneur de Passy, pour ce qui relevait de lui. Il faut en conclure que dans le cours du XVIe siècle, la famille de Meaux avait inféodé cette partie de son domaine et avait créé une seigneurie particulière[1].

Après la mort de Marguerite Musnier, veuve en secondes noces de Germain Leboulleur, un arrêt du parlement de Paris, du 16 juin 1663 ordonna que les biens nobles de sa succession seraient partagés conformément à la Coutume du Valois dans le ressort de laquelle ils étaient situés, et qu’en conséquence Louis-Jean Chabouillé, contrôleur provincial des guerres aux départements du Bourbonnais et du Nivernais, aurait le principal manoir, le lieu seigneurial de la terre de La Marre avec les pourpris et jardins s’entretenant et contigus à l’hôtel, et la moitié dans le surplus des fiefs, et que l’autre moitié de fiefs serait partagée entre lui et sa sœur, Michelle Chabouillé femme de Jean Johanneau, sieur de Laiseau. En vertu de cet arrêt et du partage qui le suivit (23 avril 1664), Jean-Louis Chabouillé devint seigneur de La Marre[2].

Il y réunit le fief dit de Précy situé sur la paroisse de Douy-la-Ramée et mourut en 1691, laissant pour héritière Jeanne Françoise de Florinville, sa petite nièce, qui épousa Pierre de Guelluy, seigneur de Rumigny. Celui-ci fit foi et hommage François Joisel, seigneur de Douy-la-Ramée, pour ce qui relevait de lui et fit consacrer cet acte par sentence de la mairie de Douy-la-Ramée du 19 juin 1699 constatant en même temps le paiement du droit de relief.

Des débats s’étant élevés au sujet du droit de chasse entre François Joisel et Pierre de Guelluy, une sentence de la Table de marbre du Palais à Paris, reconnut au sieur de Rumigny, le droit de chasser sur les fiefs de La Marre, Pacy et Précy en la justice et paroisse de Douy-la-Ramée.

Le sieur de Rumigny habita peu son hôtel seigneurial de La

  1. Déclaration de ce fief a été faite le 20 novembre 1602 devant Chrétien, notaire à Meaux, et le 12 janvier 1648 devant Thomas, notaire en la même ville.
  2. Jean-Louis Chabouillé avait épousé Jacqueline Croyez, fille d’un marchand de Lizy.