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LES RUINES DE VIEN CHAN.

un roi de Siam nommé Phya Atit Tharat fit la guerre au Cambodge et emporta la statue à Ayuthia. Après lui, le prince de Kampheng et celui de Xieng Hai conquirent successivement la célèbre idole ; elle revint enfin à Xieng Mai d’où elle passa à Vien Chan. Le fameux Phaja Tak qui prit cette ville en 1777, rapporta Pha Keo à Bankok, comme le plus précieux trophée de sa victoire. Ce fut la dernière aventure de la célèbre idole. On peut la voir aujourd’hui dans une pagode située à l’intérieur du palais du roi de Siam. Elle est formée d’une seule pierre verte, probablement une sorte de jade : elle a 50 centimètres de hauteur. On estime qu’elle peut valoir un million.

À peu de distance au nord de Wat Pha Keo, se trouve, au milieu de la forêt, une pagode de dimensions moindres et d’un aspect plus modeste, qui est restée presque intacte au milieu de la destruction universelle : c’est Wat Si Saket. Une infinité de petites statues du Bouddha, placées dans des niches dorées, tapissent du haut en bas toute la surface des murs. Devant l’autel, nous admirâmes un porte-cierge en bois sculpté d’une originalité de dessin et d’une finesse de travail excessivement remarquables. Attenant à la pagode, se trouve une galerie rectangulaire qui s’ouvre sur une cour intérieure. Les murailles sont couvertes, comme celles du temple lui-même, de petites niches contenant la statue du Bouddha ; le plafond de cette galerie et les colonnes qui le supportent sont couverts de sculptures d’une très-grande délicatesse.


PORTE-CIERGES DE WAT SI SAKET.

D’autres pagodes, dont les principales sont Wat Ken Chan, Wat Pha Bang, Wat Tcha-