Page:Louis Delaporte - Voyage d'exploration en Indo-Chine, tome 1.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
291
LES RUINES DE VIEN CHAN.

couan, Wat Tchacoué, attirent également l’attention par les gracieux détails d’ornementation que l’on y trouve. Ces deux dernières sont situées à l’extrémité est de la ville, sur le bord du fleuve, dont la berge se creuse chaque année davantage sous l’action du courant. Quelques-unes des parties de ces temples s’affaissent et s’écroulent, et les nombreuses statues de bronze qu’ils contiennent disparaissent sous les eaux, sans que personne ose, pour les préserver de cette destruction, les enlever aux autels où elles recevaient jadis les hommages des fidèles.


plan de tât luong (échelle de 1/2000).

On sort de l’enceinte par une porte voûtée, située à moins de cinq cents mètres au nord de Wat Pha Keo. Une belle avenue plantée d’arbres se dirige de cette porte vers l’est-nord-est : si on la suit pendant trois kilomètres et demi environ, on arrive au Tât Luong ou « Tât Royal ». Ce Dagoba paraît être le plus ancien monument de Vien Chan et celui pour lequel la population professe la plus grande vénération[1]. Il présente cette forme rectangulaire à la base, arrondie au sommet que nous avons déjà trouvée en usage au Cambodge, et il repose sur deux terrasses superposées. La terrasse supérieure supporte vingt-huit pyramides de petite dimension, qui entourent la base de la pyramide centrale ; elle communique avec la terrasse inférieure par deux escaliers pratiqués sur le milieu des faces nord et sud. Sur la terrasse inférieure, se trouve, du côté est, un élégant pavillon qui abrite une pyramide isolée, de trois à quatre mètres de hauteur. Au respect témoigné par les indigènes, nous vîmes que c’était là le véritable sanctuaire : l’or y est prodigué avec une extrême profusion, et le gouverneur actuel de Nong Kay, à qui est due cette reconstruction en petit de la pyramide centrale, y a dépensé plus d’un millier de néns (de 90 à 100 000 francs). De cette dernière terrasse, quatre escaliers donnent accès au de-

  1. Voy. Atlas, 2e partie, pl. XXI, le dessin de ce monument.