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cupé par des tribus sauvages et où l’on va se procurer des esclaves. Samboc et Sombor sont considérés comme l’apanage de l’okhna Veang ou grand trésorier du royaume.

Le 15 juillet, à 11 heures, nous nous remettions en route. À partir de Sombor, le lit du fleuve s’encombre d’une multitude d’îles qui l’élargissent démesurément et qui ne permettent pas d’embrasser toute son étendue et de juger de sa configuration, tout en variant davantage ses aspects successifs. La zone que nous traversions était à peu près complètement inhabitée et couverte de forêts magnifiques. Les essences les plus communes parmi celles que nous rencontrions étaient le Dzao, le géant des forêts de l’Indo-Chine


les premiers rapides.


méridionale, dont le tronc, qui atteint parfois d’un seul jet 30 mètres de hauteur, sert à la construction des plus grandes pirogues, le Ban-lang qui fournit au batelage d’excellents avirons, le Cam-xe[1] qui donne un beau bois d’ébénisterie et fournit pour la construction des maisons des colonnes presque imputrescibles. Le premier de ces trois arbres était le seul qui parût exploité. Des excavations en forme de niches, creusées par le feu, étaient

  1. Toutes ces essences, inconnues en Europe, n’ont pas d’appellations équivalentes en langue vulgaire, et je leur donne le nom annamite sous lequel elles commencent à être connues dans notre colonie de Cochinchine. Voici les noms cambodgiens et scientifiques correspondants : Teel (Dipterocarpus lœvis), Entronel (Lagœrstremia hirsuta), Sokkram (Xylia dolabriformis).