contrastes. Au pied des cataractes mêmes viennent s’ébattre d’énormes poissons analogues aux souffleurs, et, dans les parties plus tranquilles, des pélicans et d’autres oiseaux aquatiques se laissent nonchalamment emporter par le courant.
Nos barques furent complètement déchargées sur la rive droite du petit bras qui sépare l’île de Khon des îles situées plus à l’est. Nos bagages furent transportés par terre au village situé près de l’extrémité nord de l’île où nous devions attendre les pirogues qui étaient demandées au Muong suivant, celui de Khong. Pendant ce temps, le commandant de Lagrée et M. Delaporte firent plusieurs excursions dans le groupe d’îles des cataractes pour en reconnaître les principaux passages. Le commandant de Lagrée remonta le bras qui sépare Don Sdam de Don Papheng. C’est celui que prennent les barques pendant les eaux hautes. Il a de 60 à 80 mètres de large, et présente six ou sept difficultés que l’on franchit à la cordelle.
Aux eaux basses, les deux bras extrêmes, Papheng
et Semphonit, et le bras de Sehong ont seuls de l’eau ; tous les autres bras sont à sec.
M. de Lagrée visita la dernière cataracte du bras de Sehong : elle n’avait que deux mètres
de hauteur. M. Delaporte alla examiner de son côté la chute de Salaphe, qui sépare le
bras de Semphonit de l’île de Khon, et dut pour y arriver traverser sur une corde le petit
bras qui sépare de Khon la petite île de Lai. Salaphe présentait à ce moment une hauteur
verticale de 12 à 15 mètres. Cette cataracte est divisée en plusieurs chutes différentes
par des amas de roches, ou par des îlots couverts de verdure. M. Delaporte visita
également la chute qui sépare Don Isom de Don Khon, et qui, moins étendue en largeur
que la précédente, offre une hauteur de chute plus importante encore que M. Delaporte
évalue à une vingtaine de mètres[1].
- ↑ Voy. Atlas, 2e partie, pl. XII, la partie ouest de cette chute.