Page:Louis Delaporte - Voyage d'exploration en Indo-Chine, tome 1.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


PIÈCE D’EAU DU MONUMENT DE WAT PHOU.


VII

SÉJOUR À BASSAC. — RUINES DE WAT PHOU. — EXCURSION DANS LA VALLÉE DU SE DON. — FÊTES DE BASSAC. — VOYAGE DE M. GARNIER À STUNG TRENG ET DE M. DE LAGRÉE À ATTOPEU. — TRIBUS SAUVAGES DE LA VALLÉE DU SE CONG.


Le lendemain de notre arrivée à Bassac, le commandant de Lagrée, accompagné de trois officiers et des hommes de l’escorte en armes, fit une visite officielle au gouverneur de la province. Celui-ci porte le titre de roi, dernier vestige de l’indépendance dont jouissait la principauté de Bassac avant la conquête des Siamois.

Le roi de Bassac est un jeune homme de vingt-cinq à trente ans, à l’air timide et à la physionomie distinguée. Le rôle qu’avait joué le commandant de Lagrée dans les négociations relatives au protectorat du Cambodge et la façon dont il était sorti victorieux de sa lutte diplomatique avec le général siamois, Chao-Koun Darat, lui donnaient un grand prestige aux yeux des gouverneurs siamois des provinces voisines du Cambodge, et sa réputation l’avait précédé auprès du roi de Bassac. Celui-ci se montra donc courtois et empressé, et nous nous sentîmes assurés tout d’abord de sa bienveillance et de son concours.

Nous avions été logés, à notre arrivée, dans un grand sala situé sur la rive même du fleuve, vis-à-vis de la demeure royale. M. de Lagrée demanda à ce qu’une case fut construite à peu de distance pour loger notre escorte : dès le lendemain, les indigènes apportaient les bambous nécessaires et en commençaient la construction.

Le 16 septembre, le roi vint rendre sa visite au commandant français, dont il avait reçu un fusil à deux coups richement décoré. Il s’était fait précéder de deux cochons et d’autres