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est couverte, tant sur la face principale que sur les côtés, sont en très-grande partie effacés et illisibles. On peut cependant constater que c’est la même écriture que celle des autres inscriptions khmers. La forme des lettres me semblerait indiquer que Wat Phou est à peu près contemporain de Leley (Voy. ci-dessus, p. 74). En arrière et au-dessus du sanctuaire, est une longue terrasse : elle est établie dans la roche même qui a été nivelée, et adossée à la montagne, qui, en cet endroit, est complètement coupée à pic et n’offre plus qu’une haute muraille d’un grès rougeâtre, d’une quarantaine de mètres de hauteur, au pied de laquelle jaillissent quelques petites sources. De nombreux ex-voto sont déposés sur la terrasse, dans les fissures du rocher, et jusque dans les petits bassins où se réunit l’eau des sources.

Une balustrade termine la terrasse du côté du sanctuaire ; au-dessous, dans la paroi verticale du rocher, sont des sculptures dont l’une est reproduite ci-contre. Elle paraît représenter des divinités brahmaniques. Le personnage principal est sans doute Mahadeva ou Siva ; peut-être faut-il reconnaître dans les deux personnages latéraux, Vichnou et Brahma, quoique le premier ne soit en général figuré qu’avec une seule tête.


STATUE DU ROI QUI A BATI WAT PHOU.

À droite et à gauche de la chaussée inférieure, sont deux grands monuments carrés. Ils consistent en une galerie de 40 mètres de côté environ, au centre de laquelle est une cour dallée, encombrée de broussailles et de blocs de pierre détachés de la partie supérieure des voûtes. La partie de ces galeries qui fait face à la chaussée est en grès ; le reste est en pierre de Bien-hoa. Ces constructions étaient sans doute des habitations ; elles paraissent n’avoir jamais été terminées : commencées au moment où l’art khmer était encore dans tout son éclat, il semble qu’elles aient été continuées à plusieurs reprises par des architectes inhabiles et des ouvriers inexpérimentés. Dans le voisinage de celui de ces deux bâtiments qui est au sud de la chaussée, on rencontre des débris assez remar-