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PONPISSAY.

de Nong Kay. C’est dans sa circonscription que se trouvent les ruines de Vien Chan l’ancienne métropole du Laos et le terme du voyage accompli par Wusthof en 1641. Un grand intérêt de curiosité s’attachait à l’étude de ces ruines. Nous n’allions certes pas y trouver les merveilles d’art du Cambodge ; nous allions y lire couramment une page d’histoire moderne, au lieu de nous trouver en présence d’un indéchiffrable problème d’archéologie. Comme si ce n’était pas assez de cet aiguillon pour notre impatience, le temps redevenait chaud et orageux ; à cinq heures du soir, le thermomètre accusait encore plus de 33 degrés. La brise régulière du nord-est, dont nous étions habitués depuis six mois à ressentir l’influence rafraîchissante, faiblissait ; l’horizon du sud-ouest s’illuminait fréquemment d’éclairs, et le roulement lointain du tonnerre commençait à se faire entendre. Tous ces indices nous annonçaient la venue des pluies. Le fleuve allait grossir, et les difficultés de la navigation grandir outre mesure. Les raisons de se hâter étaient nombreuses, on le voit, et nous commandaient même de ne point consacrer un temps trop long à la visite des ruines de Vien Chan.


TÂT NONG KAY.

Nous nous remîmes en route le 26 mars, après avoir grassement rémunéré les bateliers de Saniaboury. Nous venions de remonter, grâce à eux, plus de deux cents kilomètres du fleuve. On nous montra dans la forêt, près de l’endroit où nous fîmes halte pour dé-